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 première défaillance #echo

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première défaillance #echo Empty
MessageSujet: première défaillance #echo   première défaillance #echo EmptyMar 25 Avr - 1:46



Par au-delà, tes yeux ne daignant contempler ce passé que tu foules d'un pas trop assuré. tu es la morsure d'un regard qui ne veut pas me voir... blesse ma chair d'autant que ton sourire me charme. reste alors l'affaire du temps que crocs s'usent ou s'aiguisent sur mes os...


TU ES APPARUE LÀ SANS QUE L'ON SACHE POURQUOI...


t’es cette lame de fond. cette douleur.
cette brûlure. ce regard qui flanche...


clope incandescente aux bords des lèvres, noyé dans cette langue de fumée alors que tu t’arrêtes sur les marches de l’immeuble. l’esprit qui s’égare dans des dérives, dans des envies d’ailleurs. et tu ploies sous l’élancement qui tiraille tes côtes. soupire de lassitude, tu regardes pendant un instant tes mains aux écorchures diverses avant de les enfoncer profondément dans les poches de ton jean, souillé par tes activités peu lucratives. et t’as cette putain d’hémoglobine qui s’agglomère dans tes cheveux d'obsidienne, contre ta peau, sur tes vêtements et ces ecchymoses qui marquent ton cou, ton visage. foirage complet d’une soirée qui avait pourtant si bien commencée, t’as pas trop compris comment. pourquoi. t’as juste sentit la morsure froide d’un canon braqué contre ta nuque et cette brusque montée d'adrénaline exploser dans tes membres. et si tout à l’heure tu ne ressentais rien de plus que l’instant grisant et libérateur de foutre une bonne branler à ces connards d'enfoirés, là, tout de suite, tu n’es que plaie béante et douleur lancinante. t’accordant un instant de répit, tu t’appuies lourdement contre le mur, juste à coté de la porte d’entrée, le visage qui se renverse et le regard qui se perd pendant un moment dans l’immensité céleste de cette nuit funèbre. la douleur te plonge dans un état comateux, amorphe, et tu te sens goures. t’as du mal à mettre de l’ordre dans tes idées alors que tu tires longuement sur ta clope roulée. shit de mauvaise qualité, noyé dans son odeur âcre et acrimonieuse, t’as les sens qui s’oublient dans l’ivresse de cette merde. salvatrice et bienvenue. de longues minutes passent avant que tu ne te rendes d’compte que le temps s’égraine et que t’as l’air d’un con, là comme ça. à ne pas bouger. à regarder le ciel comme s’il te causait et tu t’marres, te fendant d’un large sourire avant de ne grimacer. passant distraitement un doigt sur ta lèvre fendue, tu te décides enfin à rentrer. normalement, tu te sais seul à l’appartement. en fait, t’as surtout envie d’être seul. de ne croiser personne, de ne parler à personne, de ne penser à personne. jetant la fin de ta roulée, c’est téméraire que t’empruntes les escaliers pour grimper trois étages. bras autour de tes cotes pour les maintenir, atténuer la douleur, tel un vieux, bourré d’arthrose, tu grimpes difficilement les marches. t’as des envies de douche brûlante, de t’endormir sur le flot, contre le carrelage froid, dans le fond de la baignoire et de t’y noyer pour ne jamais plus respirer l’air de cette ville cancérigène. pour ne jamais plus ressentir cette douleur autant physique que psychique. vague à l’âme, l’humeur morose, t’as les idées noires qui tournent et tournent alors que tu atteins difficilement le pallier. la porte se trouve juste devant toi et tu cherches désespérément les clés dans les poches de ton vieux cuir limé. juron silencieux dans le silence immobile de l'immeuble, t’es étonné de ne pas entendre les hurlements des voisins. les cris hystériques de cette gamine dérangée, les pleurs et les vagissements. entre grincements et supplications de ne plus taper. de ne plus frapper. t’en as rien à foutre d’eux et de leurs problèmes. de leurs misères humaines et sociales. t’es qu’un putain d’égoïste. tu le sais. mais t’as toujours fonctionné comme ça… et quand, enfin tu trouves tes clés, un soupir de soulagement s’échappe de tes lèvres meurtries. maladroitement tu ripes contre la serrure. tu t’y prends à plusieurs fois. encore et encore. pareil à un ivrogne. alcoolisé et grisé. quand le déclic se fait entendre, tu t’empresses d’entrer, à l’aveuglette. t’allumes la lumière, fermant pendant un bref instant les yeux, aveuglé par cette lumière crue et agressive. te laissant lourdement aller contre le panneau en bois, le claquant par la même occasion dans son chambranle, tu laisses échapper les clés qui tombent en un bruit sinistre sur le sol et cognes doucement la tête contre la porte. la nausée pas loin, le palpitant qui s’emballe d’avoir été autant sollicité dans cette montée des marches, t'es pas loin de rendre ton dîner. hey. je suis à la maison. à peine audible, tu te marres seul, comme un con. pourtant, entendre ta voix, léger murmure fatigué, se perdre dans le silence et se répercuter dans l’entrée vide te fait du bien. le tee-shirt qui te colle à la peau, en sueur, en nage, tu glisses lentement contre la porte, essayant de reprendre un semblant de contenance. t’as juste besoin d’un moment. d’un bref instant. besoin de reprendre pied. après un somme… rien que quelques minutes. retirant difficilement ton glock de ton holster, tu le balances négligemment à coté de toi avant de tenter de dénuer le cuir de l’attache qui te comprime le torse. tu galères et bataille un moment avant de réussir à t’en défaire et de le balancer à son tour pour qu’il aille rejoindre le reste de tes affaires jonchant le sol. un instant. le temps s'étire et tu tentes de prendre ton paquet de cloque dans la poche de ta veste. à moitié écrasé, taché d’erbine, t'en tires une cigarette toute chiffonnée que t'essaies maladroitement d’allumer. pourtant quand le bout devient incandescent, quand tu tires, aspires une longue et profonde latte, grisé par cette apport soudain de nicotine, la tête t’en tourne un peu plus. alors tu fermes les yeux, cherchant à t’encrer, à ne plus voir le monde bouger. un bref instant. pourtant, dans cette douce torpeur, c’est le sommeil qui finit par t’engloutir totalement…


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première défaillance #echo Empty
MessageSujet: Re: première défaillance #echo   première défaillance #echo EmptyMer 26 Avr - 9:25

Y'a le vent sur ta peau, la nuit dans tes yeux et toi, tu défies la vitesse. Seul au fond du tableau, distinctif du troupeau. Tu ne fuis pas, tu mènes. Tu ne t'échappes pas de la meute, tu la méprises. Toutes ces nouvelles recrues, pareilles, blasées par une vie de crasse et de rouille, fâchées par l'existence morne des trottoirs de Detroit. Ils n'ont pas ta soif de sang, ils n'ont pas ton expérience. Mais toi tu restes prostré là, à subir la poigne des plus grands. On t'appelle gamin, le gosse, petit. On te dit de te tenir à carreau. On te promet un avenir brillant, mais pas tout de suite. Merde. La majorité fonce vers toi comme un tsunami sur une plage rapiécée et toi, tu attends ton heure dans l'ombre.
Le garage, humide et froid de l'immeuble accueille ta moto en piteux état. Rafistolée mais toujours solide, comme toi. T'as l'air jeune mais t'as déjà des cicatrices, et les mains tâchées de sang, l'esprit noirci. On a jamais songé à te la piquer, la moto pourtant autrefois symbole de puissance, l'emblème des Vlaesper. Mais des Vlaesper il ne reste que les gosses et les adoptés, les parents ont fini une balle entre les deux yeux. Le monde écroulé.
Les marches vite gravies, les billets roulent dans ta poche. Ils sont pas beaucoup. Assez pour payer à manger pour tout le monde ce soir, même à l'autre con de Roy. Une fête simple. Tu pousses la porte.

"Hé Faust! Ce soir on est riches!"

Mais t'entends rien. Y'a comme une odeur de cramé qui vient de la chambre. Et pas un bruit. Quand tu pousses la porte, c'est comme une scène de the walking dead, avec moins de putréfaction.
Malgré toi, ton coeur semble au ralenti, une sensation que tu hais, presque autant que lui. Les yeux clos, la cigarette encore allumée, tâchant le drap de l'incandescente cicatrice charbon. Et lui semble mort, le corps couvert de sang séché. T'as l'habitude de le voir revenir couvert de liquide carmin. Mais de celui des autres, pas du sien. Réflexe, tu cours jusqu'au coin cuisine, un verre d'eau jeté dans sa figure et sur son visage.
Quand il se réveille en sursaut, t'es soulagé. Même si t'aimerais te dire que t'aurais préféré qu'il crève.
Alors tu t'assois au bord du lit, les yeux traînant sur les plaies béantes de sa peau. T'aimes pas l'hôpital, tu sais que lui non plus. Vous avez toujours appris à vous débrouiller tous seuls.

"Dommage, t'as pas claqué."

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